L’HOMME QUI VOYAGE SEUL

Le voyageur solitaire est spécialement convié et bénéficie d’un statut particulier : il est quelque chose à laquelle on ne s’attendait pas, et plus encore. Habituellement considéré comme une personne qui vient d’une autre planète, il veut juste être un homme terrien hors du commun. Démuni du langage commun, tout en plantant « sur le terrain » sa propre culture et sa relation constante, voici à son tour l’étranger éternel, le messager, le conteur, le traître, l’élu, qui incarne une partie du rêve et l’habitat de chacun. Nous sommes soit irritables, soit lui faisons peur. 

Être seul, c’est expérimenter davantage et devenir souvent le centre du monde en tout lieu. Le cyclo voyageur croit en son destin, il le vit et le compose, construit sa propre devise. Il est le seul maître de sa monture, il se retrouve avec la forte sensation d’être avec le monde, mais il ne le cache pas : sans lui, il n’y aura pas de long périple à vélo, seul. En même temps, tout faire trop vite, c’est se perdre et perdre, c’est-à-dire payer ici ou là maintenant ou demain. Suivi : laisser une trace derrière lui. Une écriture sur la terre immaculée disparaît dans un coup de vent, mais elle est gravée dans le cœur des gens rencontrés en route. Nous sommes allés dans cette direction et nous avons disparu. 

En voyageant, il est couvert de poussière et de brouillard : il ne sera jamais exactement le même, ni complètement étrange. Les interminables heures accomplies sur la route peuvent se transformer au mieux avec une attitude zen et au pire se transformer en cauchemar. Ambitions suscitées, souvenirs, projets d’avenir, tout semble envisageable. On veut faire des trajets, mais il faut savoir si on est capable de le faire ! 

C’est vrai : le cyclo voyage, c’est un ensemble de choses, mais qui n’a rien à voir avec des vacanciers, du travail, les virées culinaires, ou, voire peut-être un peu tout cela mélangé. Ce sont des tranches de temps, parfois similaires à l’austérité. Voyager sur du long terme, c’est couper les attachements et les empreintes sensorielles du corps, se compromettre à un poste de travail, se trouver dans une situation fixe et réconfortante. 

C’est pour cette raison que nous sommes généralement seuls par défaillance le jour de notre départ (mais par contre à l’arrivée, c’est le cas inverse). Le prototype du cyclo voyageur est donc un homme qui voyage seul sur de longues distances, une sorte d’aventurier loin de chez lui, quelquefois considéré comme un sauvage. Une espèce de bête seule qui se confond avec son extension naturelle, une « monture » et un « homme » androgyne, un « Bicyclhomme », sa plus haute illusion sera de satisfaire son dissident vis-à-vis de l’autre sexe, et de rouler dans une direction similaire si possible ! 

Même si nous faisons tout notre possible, notre personne préférée ne mettra jamais le pied sur la pédale, parce que nous ne comptons pas principalement sur les kilomètres, néanmoins sur le rapport avec nos proches. Par conséquent, les plus beaux paysages ne peuvent éliminer la solitude la plus profonde. Face au paysage, le fait d’avoir ce commun partagé peut mettre en valeur sa beauté et offrir la faculté de s’immerger, conjointement, dans le futur. De l’autre côté de la terre, devant cette raison d’aimer vivre seul et aux nécessités d’avoir des relations amoureuses incontrôlables, nous connaissons depuis longtemps ce manque.

 Il n’y a pas d’antidote : les nomades sont reconnus coupables de solitude. Bien sûr, une liberté à 100 % est pour les gens une façon de vivre une vie agréable et donne de nombreuses opportunités. L’illusion est que ce n’est qu’en compagnie de personnes familières que les gens peuvent se remettre en question et se développer, peu de fois, face à des personnes qui sont étrangères et ne se sont vus qu’à une seule occasion ; plus précisément si la valeur du voyage est égale à l’instant T, son paroxysme sera multiplié par le point haut. 

La distance diverge souvent avec la distraction, et quelquefois même change avec altération. En devenant constamment des satellites en orbite, nous redevenons primitifs, au péril d’avoir des troubles de l’équilibre, de gravité terrestre et des images. Du plaisir à la dépendance, vous pouvez effectuer un long voyage en pédalant seulement plusieurs milliers de fois. Puis se retourner, a été en vain jusqu’à ce que le dernier souffle soit comme la vie devant nous. Seul.

Avertissement : ce document bike fit challenge est fondé sur mon expérience personnelle ainsi qu’une synthèse de l’ouvrage de référence « Manuel du Voyage à Vélo », réalisé par mon entreprise. Il a vocation à témoigner de mon expérience personnelle en cyclo voyage et à en ressortir les grandes idées de cet ouvrage et n’a pas pour finalité de reproduire son contenu. Pour approfondir vos connaissances sur ce sujet, je vous invite à acheter l’ouvrage de référence sur Amazon. La couverture, les images, le titre et autres informations relatives à l’ouvrage de référence susvisées restent la propriété de son éditeur. La pratique du vélo comporte des risques dont vous êtes responsable. Ce contenu est créé à titre de divertissement et ne fait pas l’objet de conseil en tant qu’expert professionnel en coaching. Merci d’avoir regardé cette vidéo et/ou podcast, n’hésitez pas à la regarder encore, encore et encore et à très bientôt pour le prochain module de bike fit challenge.

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